lutte contre la marginalisation et l'ethonocidaire qui secouent le peuple touareg ..... vive la jeunesse touaregue qui se bat pour les ideaux des martyrs qui ont combattus pour sauver le peuple touareg .... ""VIVE TUMAST IN KEL TAMASHEQ ED TILLA"" .
Les frontières politiques actuelles, héritées de la colonisation, ont artificiellement découpé le territoire touareg en plusieurs parties intégrées à cinq pays différents : l’Algérie, le Niger, le Mali, la Libye et le Burkina Faso. Le pays touareg se définit par une communauté culturelle qui noue ses liens identitaires autour d’une langue, et sur la base d’une organisation familiale, sociale et politique.
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lundi 15 novembre 2010

La colonisation est le phénomène majeur de ce siècle qui a orienté le destin du peuple touareg vers ce qu’il est aujourd’hui


Auteur: Awily Ag Hamama Ansary

Les germes de la crise
L’histoire récente des Touaregs, comme celle de la plupart des peuples du tiers-monde, a été marquée par le contact avec l’homme européen. La colonisation est, en effet, le phénomène majeur de ce siècle qui a orienté le destin du peuple touareg vers ce qu’il est aujourd’hui.

Avant la colonisation, les Touaregs jouissaient d’un pouvoir politique et économique au Sahara et en Afrique Occidentale. Cette influence se traduisait notamment par le contrôle du commerce caravanier. Les liens avec les autres communautés ethniques se caractérisaient par une complémentarité entre pasteurs et cultivateurs. Les différents peuples s’estimaient, malgré les rivalités et les impulsions guerrières qui les animaient tous.

Le colonialisme a mené une politique qui a contribué, d’une part, à la détérioration des relations interethniques et, d’autre part, à la désagrégation des confédérations touarègues pour créer de multiples chefferies artificielles plus faciles à contrôler.

Au moment des indépendances, les Touaregs ne réalisèrent pas la portée des changements qu’ils venaient de subir. Le pays touareg se trouva ainsi morcelé et traversé par des frontières absurdes qui correspondaient uniquement, à l’époque, aux limites de compétences des différents officiers de l’administration coloniale.

Depuis les indépendances, les différents gouvernements qui se sont succédé au Mali et au Niger ont marginalisé ce peuple quand ils n’ont pas cherché, sciemment, à l’effacer.

La résistance...
Les Touaregs vivent ces politiques comme une discrimination ethnique et les ressentent parfois comme des tentatives de génocide. Les régions touarègues se sont vues refuser tout espoir de développement économique et d’épanouissement culturel.

Un climat de contestation / répression s’est instauré sans aucune volonté politique, de la part des autorités nigériennes et maliennes, de traiter cette situation par le dialogue.

Ces graves problèmes d’ordre politique s’ajoutent aux sécheresses dramatiques (1973, 1984) qui frappent régulièrement ces régions. Ces aléas climatiques ont fini par saper les bases traditionnelles de l’économie touarègue en décimant la presque totalité du cheptel. La grande sécheresse de 1973 a été utilisée comme arme pour en finir avec les Touaregs de façon définitive par les pouvoirs centraux : puits et vivres empoisonnés, aides internationales détournées, populations déplacées. Cela a conduit beaucoup de Touaregs à se sédentariser ou à s’établir, non sans problèmes, autour des centres urbains, voire à s’exiler. Ainsi plusieurs centaines de milliers de Touaregs nigériens et maliens ont fui vers la Libye et l’Algérie.

Au Mali

En 1963, une première insurrection touarègue contre le pouvoir central de Bamako, a été sévèrement réprimée par Modibo Keita, avec l’aide de Ben Bella, qui lui livra les responsables Touaregs réfugiés en Algérie. Cette répression avait déjà fait des milliers de morts dans l’indifférence générale, y compris de la France qui venait pourtant juste de "partir" de la région.

Les trente ans d’indépendances du Mali, jusqu’en 1990, ont été marqués par une absence de la communauté touarègue de la vie institutionnelle du pays. A tel point que les Touaregs étaient perçus par les autres Maliens comme des étrangers qui n’avaient qu’à retourner chez eux en... Algérie ou en Libye.

En 1990 craignant des massacres massifs, comme au Niger voisin, des groupes de jeunes Touaregs prennent les armes et entrent en résistance contre le pouvoir central malien. Par cet acte ils voulaient faire valoir leur droit à la citoyenneté et à la dignité.

Après plusieurs mois de guerre et de massacres, l’Algérie arrive à obtenir des deux parties la signature d’un accord de paix à Tamanrasset en janvier 1991. Mais cet accord n’aura aucune suite à cause de la précipitation dans laquelle il a été signé et surtout de la mauvaise volonté des autorités maliennes qui préféraient une solution militaire du conflit. La guerre continua et les massacres de civils Touaregs redoublèrent d’intensité.

Le massacre qui a le plus marqué la communauté touarègue est celui de Léré (Tombouctou) le 20 mai 1991, quand les militaires ont trié des dizaines de civils Touaregs et Maures sur le seul critère de la couleur de leur peau et les ont exécutés sur la place publique sans même vérifier leur identité. Leurs familles furent retenues en otages par l’armée pendant un an.

Le 11 avril 1992, un "Pacte National" censé mettre fin aux hostilités est signé, toujours sous la médiation algérienne. Ce pacte consacrait "un statut particulier" pour les trois régions du nord du Mali (Gao, Tombouctou et Kidal). La signature de cet accord ne mettra pourtant pas fin aux exactions contre les communautés touarègue et maure.

C’est ainsi que d’autres exécutions sommaires eurent lieu notamment à Gossi le 14 mai 1992, où 12 personnes travaillant pour "l’Aide de l’Église Norvégienne" ont été assassinées par des militaires. Le 17 mai 1992, à Foïta (frontière mauritanienne), 48 éleveurs ont été tués près d’un puits avec leurs animaux. Ces massacres ont eu comme autres conséquences la fuite vers la Mauritanie, l’Algérie et le Burkina Faso de plusieurs centaines de milliers de personnes qui ont dû abandonner maisons, biens et troupeaux... Toutes les grandes villes du Nord ont été vidées de leurs populations touarègues et maures.

Mais les réfugiés revenus au Mali, à la suite de la signature du "Pacte", n’ont pas tardé à repartir, effrayés par les confiscations arbitraires de leurs biens et troupeaux.

Le 12 juillet 1992, alors que les MFUA (Mouvements et Fronts Unifiés de l’Azawad) devaient rencontrer le nouveau président Alpha Oumar Konaré, des Touaregs victimes d’agressions et de pillages ont été obligés de se réfugier dans l’ambassade d’Algérie à Bamako.

Des brigades mixtes composées d’éléments de l’armée et de combattants du MFUA ont été créées pour maintenir l’ordre et ramener la confiance. Ces brigades ont, en fait, été utilisées beaucoup plus contre les groupes touaregs hostiles au Pacte que contre les militaires qui continuaient à terroriser les populations civiles.

A ce jour aucun responsable politique ou militaire n’a été poursuivi pour son rôle dans ce génocide.

Le processus dit "démocratique", avec l’avènement d’un nouveau régime, n’a pas eu l’effet escompté dans le sens de l’apaisement et de la paix.

En effet, les exactions n’ont jamais cessé et la réticence des autorités maliennes à appliquer le Pacte a fini par diviser la résistance touarègue, dont la grande majorité ne croit plus à la volonté politique du pouvoir central à régler ce conflit par la négociation.

Les combats ont repris à la suite du massacre d’une trentaine de Touaregs dans la région de Menaka le 21 avril 1994. Depuis, plus de 1000 civils Touaregs et Maures ont perdu la vie dans les différentes tueries organisées par l’armée malienne et ses milices parallèles. Depuis 1996 une accalmie relative s’est installée au Mali mais le problème touareg reste entier. Les accords signés ne sont toujours pas appliqués par l’État malien.

Enfin de l’année 2005, un colonelle Touareg a voulu parler sur le retard de tous ce qui a été signé dans les accords de Tamanrasset en janvier 1991. Au début de l’année 2006, des groupes de jeunes Touaregs prennent les armes et entrent en résistance contre le pouvoir central Malien. Par cet acte ils voulaient faire vouloir leurs droits à la citoyenneté et à la dignité.

Après quelques mois de manque de compréhension entre les deux parties, l’Algérie arrive à obtenir des deux parties la signature d’un autre accord de paix à la capital Algérien en avril 2006. Mais cet accord n’aura aucune suite à cause de la précipitation dans laquelle il a été signé et surtout de la mauvaise volonté des autorités Maliennes qui préféraient une solution militaire du conflit. La guerre politique et économique continua et le problème Touareg reste entier. En rappelant que les accords signés ne sont toujours pas appliqués par l’état Malien.

Quel avenir ?

La crise que connaissent les régions du nord du Mali et du Niger aujourd’hui résulte non seulement du caractère artificiel des frontières héritées de la colonisation, mais surtout de la politique désastreuse menée dans ces pays depuis les indépendances et qui a toujours refusé de considérer les Touaregs comme des citoyens à part entière.

Les pouvoirs claniques qui se sont succédé dans ces pays depuis les indépendances ont tous eu une coloration ethnique. Ceci s’est traduit, comme partout en Afrique, par la domination de certaines ethnies qui se sont accaparé l’appareil de l’État dont elles ont fait leur propriété.

Depuis des siècles, les ethnies qui composent aujourd’hui ces pays ont su cohabiter et gérer tant bien que mal leur complémentarité. Les responsables politiques ne se sont jamais souciés d’un quelconque intérêt général pour s’atteler à construire une unité basée sur les réalités locales. Ils se sont enfermés, au contraire, dans des idéologies inadaptées aux réalités africaines et dont l’erreur principale a été d’occulter la spécificité des États africains en voulant leur plaquer des schémas conçus pour des nations qui ont plusieurs siècles d’existence.

On oublie que ces pays sont encore à construire et que seule la volonté des différentes communautés qui les forment peut garantir leur stabilité et leur développement. Ces pays dont la viabilité économique est très loin d’être acquise, continuent à être sous la tutelle internationale de la France qui les maintient encore sous "perfusion économique".

Aujourd’hui, dans un contexte international difficile, le Peuple touareg s’interroge sur son devenir. Il est à la recherche d’une solution qui lui permette de surmonter les mutations de la société, de retrouver sa dignité et d’assurer son existence. En tant que communauté linguistique et culturelle, le Peuple touareg demande que lui soit reconnu le droit de vivre sur son territoire et de gérer son propre développement.

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