lutte contre la marginalisation et l'ethonocidaire qui secouent le peuple touareg ..... vive la jeunesse touaregue qui se bat pour les ideaux des martyrs qui ont combattus pour sauver le peuple touareg .... ""VIVE TUMAST IN KEL TAMASHEQ ED TILLA"" .
Les frontières politiques actuelles, héritées de la colonisation, ont artificiellement découpé le territoire touareg en plusieurs parties intégrées à cinq pays différents : l’Algérie, le Niger, le Mali, la Libye et le Burkina Faso. Le pays touareg se définit par une communauté culturelle qui noue ses liens identitaires autour d’une langue, et sur la base d’une organisation familiale, sociale et politique.
CMA: Les Amazighs ont le droit de prendre leur destin en main... MALI:Municipales dans le calme... INFOS:, MAROC : L'anniversaire de SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan, un moment fort participant de la symbiose entre le peuple et le Trône .... MAROC:SM le Roi préside à Fès un conseil des ministres ... MAROC: Le ministre de l'Intérieur appelle les électeurs à retirer leurs nouvelles cartes .... Mali / Otages Al-Qaïda au Maghreb pose un ultimatum à Londres.... MJN: Chaque jour que Dieu fait, l’Histoire donne raison au MNJ en faisant reconnaitre le bien-fondé et la légitimité de ses revendications..... MALI:les milices refusent d’être désarmés et ne respectent aucune loi..... Mali : quatre islamistes algériens arrêtés après un accrochage..... MALI:Décès de Mohamed Aly Ag Hamati dit Handawa MAROC:Le ministre de l'Intérieur appelle les électeurs à retirer leurs nouvelles cartes .... MAROC:mohamed hamada el_ansari élu membre de la l'association marrocaine de la presse electronique .... algerie:Abderrezak El-Para : “Je regrette ce que j’ai fait” ...

mardi 23 décembre 2008

Rassemblement devant le siège de la société Areva à Paris


Le rassemblement prévu devant le siège de la société Areva à Paris le 20 décembre 2008 a eu lieu comme prévu et s’est déroulé dans de bonnes conditions. Une centaine de personnes ont répondu à l’appel du Congrès Mondial Amazigh, des associations touarègues et amazighes ainsi que des organisations de défense des droits de l’homme. Le rassemblement a également bénéficié du soutien de la Fédération ‘Peuples et Régions Solidaires’ et des peuples qui la composent : Bretons, Occitans, Catalans, Basques…

Le rassemblement de protestation a duré 2 heures devant les portes massives d’Areva restées closes. Des drapeaux amazighs et les slogans de la manifestation ont été affichés sur la façade et sur les portes de la société.

Prenant la parole, Belkacem Lounes, Président du CMA a d’abord remercié tous les présents dont certains sont venus de loin. Il a ensuite rappelé les motifs de la manifestation : Dénoncer les propos haineux de M. D’arbonneau, cadre chez Areva et le silence de la direction de son entreprise, qui plus est, exploite l’uranium des Touaregs sans rien leur laisser sauf la radioactivité qui les tue à petit feu. L’Etat français est également interpellé parce qu’Areva est une entreprise française et parce que l’Etat français apporte un soutien inconditionnel au gouvernement nigérien qui pratique une politique raciste et violente à l’encontre des Touaregs.

Le Président du CMA dira ensuite qu’une lettre a déjà été adressée à Mme Lauvergeon, Présidente d’Areva pour exiger que sa société respecte réellement la dignité et les intérêts des populations touarègues. Le Président de la République française est également interpellé afin que les Touaregs ne soient pas sacrifiés sur l’autel des intérêts économiques de la France.

L’ONU, l’UE, l’UA seront également saisies pour faire valoir les droits du peuple Touareg. « La protection de ce peuple fragile et vulnérable est autant une exigence humaine que la nécessité imposée par le droit international » dira le président du CMA. Il appellera enfin tous les Amazighs et tous les défenseurs des droits humains à d’autres actions qui marqueront la détermination de tous à faire cesser les menaces qui pèsent plus que jamais sur le peuple Touareg.

M. Abdoulahi Attayoub, Président de l’association Temoust Survie-Touarègue, a de son côté rappelé que les Touaregs ne sont pas opposés à l’exploitation de l’uranium qui se trouve sur leurs terres. Ce qu’ils n’acceptent pas c’est d’être exclus du bénéfice de cette richesse. Il a ensuite insisté sur la nécessité de renouveler ce genre d’action jusqu’à ce que nos revendications soient entendues. Il a également appelé les Touaregs de la diaspora à s’unir car la situation qui prévaut dans le pays ne fait qu’empirer.

Il a donné rendez-vous à tous les présents et les absents à se retrouver autour d’autres initiatives prévues dès le début de l’année 2009

vendredi 19 décembre 2008

Une culture et une langue millénaire


S'étendant sur 2.800.000 Km2 (équivalent à l'Europe occidentale), l'espace Touareg, a été morcelé à l'indépendance des pays Africains en 1960 entre cinq pays: Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali et Niger : Comme toutes les minorités du monde (trois millions en tout, ils composent respectivement au Mali et au Niger 10 % et 20 % de la population globale), les Touaregs sont des mal-aimés par les pouvoirs centraux des pays qui les abritent de par même la spécificité de leur identité culturelle et linguistique auxquelles ils sont extrêmement et de façon atavique attachés. Ils parlent une langue millénaire : le tamashagh; et ils transcrivent une des plus anciennes écritures d'Afrique (avec l'amharique éthiopien) dont les caractères dessinés depuis la nuit des temps sur les grottes, les rochers et les puits gardent encore l'empreinte : le tifinagh, qui est une version d'écriture de l'alphabet antique amazigh. Les piliers traditionnels de leur vie économique sont constitués du nomadisme pastoral, l'agriculture d'oasis et le trafic caravanier; quoique l'établissement des frontières consécutives à la colonisation les ait acculés, de mauvaise humeur; à une certaine sédentarisation et il leur a interdit les grands cycles de transhumance donc réduit les rapports complexes et étroits qu'ils entretiennent instinctivement avec l'environnement naturel où ils se meuvent.

Nomades, les Touaregs l'ont toujours été et ils le sont encore dans une certaine mesure. Mais ils se défendent jalousement et avec force de l'étiquette que généralement l'imagerie sédentaire affuble à ce terme, qui fait d'un Touareg "un être acivique, qui se dérobe face à ses responsabilités, qui déambule sans raison, qui semble fuir son ombre, qui éventuellement vole, sûrement pille et razzie". Or, en pasteurs nomades, si les Touaregs sont obligés de se déplacer; c'est foncièrement par nécessité: faire bénéficier leurs bêtes des meilleurs pâturages selon une programmation préétablie en fonction des saisons et des parcours traditionnels.

L'entreprise coloniale en avait jadis trouvé argument pour asseoir son hégémonie sur beaucoup de pays Africains et conférer à sa domination "une légitimité humanitaire" : Selon une certaine littérature colonialiste, en plus qu'ils soient nomades errants, les Africains sont des barbares et des esclavagistes en dehors de la civilisation. Après l'indépendance des années 1960, les pays africains du Mali et du Niger, au nom de leurs pouvoirs centraux, procèdent de la même logique quand ils envoient leurs milices noires assujettir, réprimer, voire exterminer les Touaregs quand ils jugent illégitimes, irrecevables, et inacceptables leurs revendications : "Les nomades du nord sont des peuplades errantes, sans patrie, sans Etat, venues du désert en tribus minuscules.... Balayons toute présence nomade de nos villes et villages de nos terres même incultes... Refoulons les nomades dans les sables de L'Azawad ... Jusqu'à nos jours, les Touaregs refusent toute assimilation dans les pays que le hasard de la colonisation, et du tracé des frontières postscolaires leur a imposé. Ils en veulent à la France de les avoir traîtreusement lâchés, en conférant l'indépendance aux nouveaux Etats, le Niger et le Mali, et pas à eux, peuple millénaire. Les Touaregs le rappellent en 1994 à jacques chirac président du RPR en lancant un appel pressant par le biais de "l'association des réfugiés et victimes de la répression de l'Azawad "créée après les massacres commis contre eux dans cette région par l'armée Malienne. Bien auparavant en 1957, c'est-à-dire avant même l'accession du Mali à l'indépendance, le cadi de Tombouctou avait envoyé au général De Gaulle une pétition pour attirer son attention et celle du gouvernement français sur "la situation particulière des populations de l'Azawad (ou ex-boucle du Soudan) et sur la nécessité de prendre en compte leur spécificité dans un cadre territorial" ( voir extrait de la pétition).

Trente ans après les indépendances du Mali et du Niger en 1960, la situation de ces populations deviennent d'année en année de plus en plus dramatique. En 1990, la tension monta d'un cran entre eux et les pouvoirs centraux du Mali et du Niger quand l'ordre était donné à l'armée Nigérienne pour "nettoyer" la région de Tchin Tabaraden, opération s'étant soldée par des centaines de morts parmi la population Touarègue de l'Azawad. Depuis, des foyers insurrectionnels de grande ampleur virent le jour aussi bien chez les Touaregs du Niger que chez ceux du Mali. Après les événements de 1990, le peuple Touareg se sentit si menacé dans son existence même qu'il lança un nouvel appel au secours, cette fois-ci au peuple marocain et au roi Hassan Il. Un cri de désespoir (voir la lettre dans ce dossier justifié par "les liens ombilicaux" existant entre le peuple Touareg et le peuple marocain, "qui sont demeurés réels dans le subconscient collectif de notre peuple... "Lequel disait l'appel au secours, traversait" l'étape la plus cruciale de son existence des temps modernes, nous avons l'honneur et le devoir de faire remarquer à votre majesté que son attitude, face à notre drame, déterminera de façon substantielle l'avenir de notre peuple."
Aspiration des touaregs
Que veulent au fait les Touaregs ? Comme toutes les ethnies minoritaires du monde, au-delà de l'aire géographique, ils veulent d'abord une large autonomie politique et sociale qui leur permettrait de gérer leur quotidien dans le respect absolu de leur identité culturelle. Sur un espace où ils auront la liberté, disent-ils, de bâtir des villes et des villages quand la nécessité de la sédentarisation s'imposera, où leur langue et leur culture seront enseignées comme celles des autres peuples. Des revendications en somme inhérentes à toutes les minorités du monde, que les Etats démocratiques ont su satisfaire en respectant les spécificités ethniques, linguistiques, historiques, culturelles et toutes les composantes de la nation. Mais dans la diversité. L'Espagne, la Suisse, la Belgique et nombre d'autres pays démocratiques en savent quelque chose.
S'étendant sur 2.800.000 Km2 (équivalent à l'Europe occidentale), l'espace Touareg, a été morcelé à l'indépendance des pays Africains en 1960 entre cinq pays: Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali et Niger : Comme toutes les minorités du monde (trois millions en tout, ils composent respectivement au Mali et au Niger 10 % et 20 % de la population globale), les Touaregs sont des mal-aimés par les pouvoirs centraux des pays qui les abritent de par même la spécificité de leur identité culturelle et linguistique auxquelles ils sont extrêmement et de façon atavique attachés. Ils parlent une langue millénaire : le tamashagh; et ils transcrivent une des plus anciennes écritures d'Afrique (avec l'amharique éthiopien) dont les caractères dessinés depuis la nuit des temps sur les grottes, les rochers et les puits gardent encore l'empreinte : le tifinagh, qui est une version d'écriture de l'alphabet antique amazigh. Les piliers traditionnels de leur vie économique sont constitués du nomadisme pastoral, l'agriculture d'oasis et le trafic caravanier; quoique l'établissement des frontières consécutives à la colonisation les ait acculés, de mauvaise humeur; à une certaine sédentarisation et il leur a interdit les grands cycles de transhumance donc réduit les rapports complexes et étroits qu'ils entretiennent instinctivement avec l'environnement naturel où ils se meuvent.

Nomades, les Touaregs l'ont toujours été et ils le sont encore dans une certaine mesure. Mais ils se défendent jalousement et avec force de l'étiquette que généralement l'imagerie sédentaire affuble à ce terme, qui fait d'un Touareg "un être acivique, qui se dérobe face à ses responsabilités, qui déambule sans raison, qui semble fuir son ombre, qui éventuellement vole, sûrement pille et razzie". Or, en pasteurs nomades, si les Touaregs sont obligés de se déplacer; c'est foncièrement par nécessité: faire bénéficier leurs bêtes des meilleurs pâturages selon une programmation préétablie en fonction des saisons et des parcours traditionnels.

L'entreprise coloniale en avait jadis trouvé argument pour asseoir son hégémonie sur beaucoup de pays Africains et conférer à sa domination "une légitimité humanitaire" : Selon une certaine littérature colonialiste, en plus qu'ils soient nomades errants, les Africains sont des barbares et des esclavagistes en dehors de la civilisation. Après l'indépendance des années 1960, les pays africains du Mali et du Niger, au nom de leurs pouvoirs centraux, procèdent de la même logique quand ils envoient leurs milices noires assujettir, réprimer, voire exterminer les Touaregs quand ils jugent illégitimes, irrecevables, et inacceptables leurs revendications : "Les nomades du nord sont des peuplades errantes, sans patrie, sans Etat, venues du désert en tribus minuscules.... Balayons toute présence nomade de nos villes et villages de nos terres même incultes... Refoulons les nomades dans les sables de L'Azawad ... Jusqu'à nos jours, les Touaregs refusent toute assimilation dans les pays que le hasard de la colonisation, et du tracé des frontières postscolaires leur a imposé. Ils en veulent à la France de les avoir traîtreusement lâchés, en conférant l'indépendance aux nouveaux Etats, le Niger et le Mali, et pas à eux, peuple millénaire. Les Touaregs le rappellent en 1994 à jacques chirac président du RPR en lancant un appel pressant par le biais de "l'association des réfugiés et victimes de la répression de l'Azawad "créée après les massacres commis contre eux dans cette région par l'armée Malienne. Bien auparavant en 1957, c'est-à-dire avant même l'accession du Mali à l'indépendance, le cadi de Tombouctou avait envoyé au général De Gaulle une pétition pour attirer son attention et celle du gouvernement français sur "la situation particulière des populations de l'Azawad (ou ex-boucle du Soudan) et sur la nécessité de prendre en compte leur spécificité dans un cadre territorial" ( voir extrait de la pétition).

Trente ans après les indépendances du Mali et du Niger en 1960, la situation de ces populations deviennent d'année en année de plus en plus dramatique. En 1990, la tension monta d'un cran entre eux et les pouvoirs centraux du Mali et du Niger quand l'ordre était donné à l'armée Nigérienne pour "nettoyer" la région de Tchin Tabaraden, opération s'étant soldée par des centaines de morts parmi la population Touarègue de l'Azawad. Depuis, des foyers insurrectionnels de grande ampleur virent le jour aussi bien chez les Touaregs du Niger que chez ceux du Mali. Après les événements de 1990, le peuple Touareg se sentit si menacé dans son existence même qu'il lança un nouvel appel au secours, cette fois-ci au peuple marocain et au roi Hassan Il. Un cri de désespoir (voir la lettre dans ce dossier justifié par "les liens ombilicaux" existant entre le peuple Touareg et le peuple marocain, "qui sont demeurés réels dans le subconscient collectif de notre peuple... "Lequel disait l'appel au secours, traversait" l'étape la plus cruciale de son existence des temps modernes, nous avons l'honneur et le devoir de faire remarquer à votre majesté que son attitude, face à notre drame, déterminera de façon substantielle l'avenir de notre peuple."
Aspiration des touaregs
Que veulent au fait les Touaregs ? Comme toutes les ethnies minoritaires du monde, au-delà de l'aire géographique, ils veulent d'abord une large autonomie politique et sociale qui leur permettrait de gérer leur quotidien dans le respect absolu de leur identité culturelle. Sur un espace où ils auront la liberté, disent-ils, de bâtir des villes et des villages quand la nécessité de la sédentarisation s'imposera, où leur langue et leur culture seront enseignées comme celles des autres peuples. Des revendications en somme inhérentes à toutes les minorités du monde, que les Etats démocratiques ont su satisfaire en respectant les spécificités ethniques, linguistiques, historiques, culturelles et toutes les composantes de la nation. Mais dans la diversité. L'Espagne, la Suisse, la Belgique et nombre d'autres pays démocratiques en savent quelque chose.
S'étendant sur 2.800.000 Km2 (équivalent à l'Europe occidentale), l'espace Touareg, a été morcelé à l'indépendance des pays Africains en 1960 entre cinq pays: Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali et Niger : Comme toutes les minorités du monde (trois millions en tout, ils composent respectivement au Mali et au Niger 10 % et 20 % de la population globale), les Touaregs sont des mal-aimés par les pouvoirs centraux des pays qui les abritent de par même la spécificité de leur identité culturelle et linguistique auxquelles ils sont extrêmement et de façon atavique attachés. Ils parlent une langue millénaire : le tamashagh; et ils transcrivent une des plus anciennes écritures d'Afrique (avec l'amharique éthiopien) dont les caractères dessinés depuis la nuit des temps sur les grottes, les rochers et les puits gardent encore l'empreinte : le tifinagh, qui est une version d'écriture de l'alphabet antique amazigh. Les piliers traditionnels de leur vie économique sont constitués du nomadisme pastoral, l'agriculture d'oasis et le trafic caravanier; quoique l'établissement des frontières consécutives à la colonisation les ait acculés, de mauvaise humeur; à une certaine sédentarisation et il leur a interdit les grands cycles de transhumance donc réduit les rapports complexes et étroits qu'ils entretiennent instinctivement avec l'environnement naturel où ils se meuvent.

Nomades, les Touaregs l'ont toujours été et ils le sont encore dans une certaine mesure. Mais ils se défendent jalousement et avec force de l'étiquette que généralement l'imagerie sédentaire affuble à ce terme, qui fait d'un Touareg "un être acivique, qui se dérobe face à ses responsabilités, qui déambule sans raison, qui semble fuir son ombre, qui éventuellement vole, sûrement pille et razzie". Or, en pasteurs nomades, si les Touaregs sont obligés de se déplacer; c'est foncièrement par nécessité: faire bénéficier leurs bêtes des meilleurs pâturages selon une programmation préétablie en fonction des saisons et des parcours traditionnels.

L'entreprise coloniale en avait jadis trouvé argument pour asseoir son hégémonie sur beaucoup de pays Africains et conférer à sa domination "une légitimité humanitaire" : Selon une certaine littérature colonialiste, en plus qu'ils soient nomades errants, les Africains sont des barbares et des esclavagistes en dehors de la civilisation. Après l'indépendance des années 1960, les pays africains du Mali et du Niger, au nom de leurs pouvoirs centraux, procèdent de la même logique quand ils envoient leurs milices noires assujettir, réprimer, voire exterminer les Touaregs quand ils jugent illégitimes, irrecevables, et inacceptables leurs revendications : "Les nomades du nord sont des peuplades errantes, sans patrie, sans Etat, venues du désert en tribus minuscules.... Balayons toute présence nomade de nos villes et villages de nos terres même incultes... Refoulons les nomades dans les sables de L'Azawad ... Jusqu'à nos jours, les Touaregs refusent toute assimilation dans les pays que le hasard de la colonisation, et du tracé des frontières postscolaires leur a imposé. Ils en veulent à la France de les avoir traîtreusement lâchés, en conférant l'indépendance aux nouveaux Etats, le Niger et le Mali, et pas à eux, peuple millénaire. Les Touaregs le rappellent en 1994 à jacques chirac président du RPR en lancant un appel pressant par le biais de "l'association des réfugiés et victimes de la répression de l'Azawad "créée après les massacres commis contre eux dans cette région par l'armée Malienne. Bien auparavant en 1957, c'est-à-dire avant même l'accession du Mali à l'indépendance, le cadi de Tombouctou avait envoyé au général De Gaulle une pétition pour attirer son attention et celle du gouvernement français sur "la situation particulière des populations de l'Azawad (ou ex-boucle du Soudan) et sur la nécessité de prendre en compte leur spécificité dans un cadre territorial" ( voir extrait de la pétition).

Trente ans après les indépendances du Mali et du Niger en 1960, la situation de ces populations deviennent d'année en année de plus en plus dramatique. En 1990, la tension monta d'un cran entre eux et les pouvoirs centraux du Mali et du Niger quand l'ordre était donné à l'armée Nigérienne pour "nettoyer" la région de Tchin Tabaraden, opération s'étant soldée par des centaines de morts parmi la population Touarègue de l'Azawad. Depuis, des foyers insurrectionnels de grande ampleur virent le jour aussi bien chez les Touaregs du Niger que chez ceux du Mali. Après les événements de 1990, le peuple Touareg se sentit si menacé dans son existence même qu'il lança un nouvel appel au secours, cette fois-ci au peuple marocain et au roi Hassan Il. Un cri de désespoir (voir la lettre dans ce dossier justifié par "les liens ombilicaux" existant entre le peuple Touareg et le peuple marocain, "qui sont demeurés réels dans le subconscient collectif de notre peuple... "Lequel disait l'appel au secours, traversait" l'étape la plus cruciale de son existence des temps modernes, nous avons l'honneur et le devoir de faire remarquer à votre majesté que son attitude, face à notre drame, déterminera de façon substantielle l'avenir de notre peuple."
Aspiration des touaregs
Que veulent au fait les Touaregs ? Comme toutes les ethnies minoritaires du monde, au-delà de l'aire géographique, ils veulent d'abord une large autonomie politique et sociale qui leur permettrait de gérer leur quotidien dans le respect absolu de leur identité culturelle. Sur un espace où ils auront la liberté, disent-ils, de bâtir des villes et des villages quand la nécessité de la sédentarisation s'imposera, où leur langue et leur culture seront enseignées comme celles des autres peuples. Des revendications en somme inhérentes à toutes les minorités du monde, que les Etats démocratiques ont su satisfaire en respectant les spécificités ethniques, linguistiques, historiques, culturelles et toutes les composantes de la nation. Mais dans la diversité. L'Espagne, la Suisse, la Belgique et nombre d'autres pays démocratiques en savent quelque chose.

jeudi 18 décembre 2008

Mano Dayak : un Touareg prince du désert

Cette projection est une occasion pour nous de débattre de la situation actuelle qui règne au pays touareg où le conflit entre les combattants touaregs et l’armée du Niger sont toujours d’actualité.
C’est une occasion également de revenir sur une question dont les racines du mal remontent aux soi-disant indépendances que la France a accordé à ces Etats qu’elle a créés de toutes pièces. Cette France qui continue à mépriser le peuple touareg et à participer à son éradication en assurant un soutien matériel et logistique au régime en place pour combattre les Touaregs. En contrepartie, il y a l’exploitation des richesses naturelles, notamment l’uranium, qui se trouvent sur le territoire touareg.
La rencontre est également un hommage à Mano Dayak qui a représenté, pour les Touaregs, un espoir jusqu’à ce qu’il soit étrangement tué dans un accident d’avion le 15 décembre 1995...


Mano Dayak est l’une des figures qui ont marqué le mouvement de libération du Pays touareg. Chef de la Coordination de la Résistance Armée (CRA), Mano Dayak a joué un rôle important dans la guerre qui a opposé les Touaregs à l’armée du Niger. En décembre 1995, Mano Dayak meurt tragiquement dans un accident d’avion avec deux de ses lieutenants. La nouvelle attriste de nombreux Touaregs quelque soit leur mouvance, parce qu’il était médiatique - surtout en France - et œuvrait pour l’union des Touaregs.
C’est en avril 1995 qu’ont été signés les accords de paix entre les mouvements armés touaregs et le gouvernement du Niger.
Ce film, réalisé par Howard Reid, retrace une chronologie des évènements qui ont marqué le mouvement touareg à travers l’itinéraire de Mano Dayak

mardi 16 décembre 2008

Tinariwen

Le groupe Tinariwen développe une musique à cheval entre la culture orientale et celle d’Afrique Noire. Originaire de l’Adar des Ifoghas, il représente les jeunes Touaregs ne connaissant que le travail précaire et l’exil. Musique contemporaine aux guitares électriques blues et aux chants caractéristiques, leur place tient autant à leur poids politique qu’à leur histoire de rebelles.

Les Touaregs ont du fuir le nord du Mali après deux guerres contre l'état (1963-1990), les camps libyens seront leur refuge et le lieux de la naissance du groupe au début des années 80. Plus habitués aux dunes d’Algérie, du Maroc ou du Mali, ces Kel Tamasheks ont définitivement troqué les kalachnikovs pour des guitares électriques.

La rencontre avec le groupe Lo’Jo fera le reste, ensemble ils montent le Festival au Désert en 2001. En 2004, leur deuxième disque "Amassakoul”, acclamé par la critique est un succès publique qui entraînera la réédition de leur premier enregistrement The Radio Tisdas Sessions.

UN PETIT PAS POUR AFOUS-AFOUS UN GRAND PAS POUR LA COMMUNAUTÉ TOUAREG

Quand l'astronaute N. AMSTRONG foula pour la première fois de l'histoire de l'humanité le sol vierge de la lune il dit cette phrase mémorable: "Un petit pas pour l'homme un grand pas pour l'humanité" nous, nous la lui empruntons pour la transposer sur notre situation, nous étudiants Touaregs, Peulhs et Arabes au Maroc, en effet vient de naitre AFOUS-AFOUS une association, notre association qui regroupe tous les frères qui partagent le grand Sahara, qui par la force des choses se sont perdus de vue, entre les frontières maudites tracées par le colonisateur mais se retrouvent aujourd'hui au Maroc pour actualiser le Pacte que nos ancêtres ont signé, je parle des Peulhs, Touaregs et Arabes. Nous avons été toujours frères, nous le resterons, ayant un destin commun celui du combat permanent pour la survie et la liberté que le politique nous impose au prix du sang des martyrs QUE SERIONS NOUS SANS UNITÉ ? rien d'autre qu'une proie facile pour nos détracteurs. Ainsi c'est pour honorer ce pacte, c'est pour réitérer notre engagement à la lutte de nos communautés que nous avons créé "Afous-Afous" autrement dit "Main dans la Main" pour un avenir radieux. Cette expression Oh!!! combien significative veut dire unité, solidarité, respect et témoigne de notre soif d'union. Union pour l'amour, union pour la lutte, lutte pour sauver notre peuple de l'emprise du temps, lutte pour faire de notre Sahara un paradis pour les générations à venir.
Même si nous sommes physiquement loin du théâtre des opérations, nous en sommes proches par le cœur. Et Afous-Afous est notre contribution, notre combat pour nous aider nous même et aider aussi nos communautés qui nous ont envoyées étudier en nous confiant une lourde tâche, être leurs porte-paroles partout ou nous sommes et j'en suis convaincus que ceux de Meknès, Fes, Rabat, Mohamedia, Casablanca et Agadir pour ne citer que ces villes, ne les décevront pas. Je le dis parce que je crois en eux, je crois en leur volonté, en leur courage et en leur engagement. AFOUS-AFOUS est née, AFOUS-FOUS va grandir et tiendra debout comme l'arbre du Ténéré. Elle sera nourrit par l'amour et les chants des frères, elle sera protégée par les prières de nos ancêtres, là bas dans leur demeure éternelle ils continueront à prier et à veiller sur elle, car c'est de leurs petits fils qu'il s'agit. Et vous mes frères, j'appelle Elmoctar, Tintin, Doudou, Hamza, Bebe et les autres, la nuit quand la lune est haute, écoutez l'écho des voix des martyrs qui sont tombés pour que vous viviez, qui ont donné leur sang pour laver le sable blanc du désert souillé par la barbarie et les péchés des nos bourreaux. ILS vous appellent à l'union
Mes frères mes bras ne sont pas aussi grands pour vous serrés tous contre moi et vous montrer combien je vous aime mais mon cœur est assez grand pour que chacun de vous y trouve une place. Avant de finir je vous dis tous mes frères la partie est longue, le combat dur, le chemin parsemé d'obstacles, mais "quand le vin est tiré il faut le boire" et "à cœur vaillant rien d'impossible". Tous unis nous allons atteindre notre but. Et dans vos perspectives n'oubliez pas cette phrase de Mano Dayak "Espacez vos tentes mais rapprochez vos cœurs"
Ce message est celui d'un frère dont le cœur pleure la condition dans laquelle vit sa communauté mais qui a essuyé ses larmes un certain 9 décembre 2008 et qui a même retrouvé le sourire avec la création de Afous-Afous.
VIVE Afous-Afous
VIVE L'Union
Pour que VIVENT nos communautés

Elhadj Anaba Moussa de Casablanca

APPEL A UN RASSEMBLEMENT

devant le siège de la société AREVA à Paris

Non à l’arrogance d’AREVA !

Dignité pour le peuple Touareg !

Le 21 octobre 2008 le Medef organisait à Paris, un colloque sur «la sécurité économique», auquel participait le ministre français de l’intérieur, Mme Alliot-Marie.
Au cours de ce colloque, M. Thierry d’Arbonneau, responsable de la sécurité d’Areva au Niger, s'en prend violemment à la communauté touarègue de ce pays en déclarant : «L'État français ferait mieux, [...] de donner aux autorités nigériennes les moyens de mater la rébellion des Touaregs», «ces hommes en bleu qui font rêver les hommes et chavirer le coeur des femmes mais ne sont qu'une illusion…».
Ces propos ont été rapportés par le journal «Le canard enchaîné», dans son édition du 5/11/2008.
Cette déclaration qui exprime toute l’arrogance et le mépris avec lesquels la firme Areva traite la communauté touarègue, est irresponsable et dangereuse. Elle nie l’existence même du peuple touareg et le cas échéant, incite à son extermination.
Le Congrès Mondial Amazigh et l'ensemble des organisations signataires de cet appel sont indignés par ces propos d’une extrême gravité et tiennent à dénoncer fermement ces attaques verbales contre un peuple paisible et pacifique.
Notre indignation est d’autant plus vive que la déclaration de M. d’Arbonneau vise un peuple déjà fortement menacé et qu’elle fait croire que l’usage de la force pourrait être la solution pour résoudre les problèmes au Niger.
Les propos de M. Thierry d’Arbonneau n’ont été ni démentis par leur auteur ni désavoués par un quelconque responsable d’Areva ou du gouvernement français. Ils correspondraient donc à la
position officielle de la firme Areva et de l’Etat français tant que ces institutions conservent leur mutisme.
La société AREVA, leader mondial du nucléaire, exploite l'uranium dans les régions touarègues du nord du Niger depuis une quarantaine d'années et en a même eu le monopole durant ces décennies, et elle s’apprête à démarrer l’exploitation d’un nouveau gisement à Imouraren,
présenté comme un des plus grands au monde. La communauté touarègue du Niger qui ne fait que réclamer légitimement une partie des revenus générés par l’exploitation de l’uranium extrait sur son sol, n’a jamais reçu d’autre réponse que la répression, jusqu’aux crimes à grande échelle
perpétrés par les Forces Armées Nigériennes. De son côté, la société Areva pollue gravement l’environnement vital des populations locales (notamment l’eau et les pâturages).
Tout cela menace très sérieusement la survie du peuple Touareg.
En conséquence, nous Congrès Mondial Amazigh, associations touarègues et amazighes, organisations de défense des droits humains, amis et sympathisants du peuple Touareg, réclamons :

- une clarification de la position officielle de la direction d’Areva au sujet de la déclaration de M.Thierry d’Arbonneau,
- une réponse de la direction d’Areva concernant les légitimes revendications de la communauté touarègue du Niger,
- une mise au point publique du gouvernement français pour désavouer les propos du représentant d’Areva, tenus en présence d’un membre du gouvernement, et affirmer sans ambiguïté que la France ne pourrait être impliquée dans les violences contre les Touaregs,
- la clarification de la nature de la coopération que la France entend mener au Niger, notamment dans les territoires Touaregs.

D’une manière générale, nous appelons au respect des intérêts et de la dignité de la communauté touarègue au Niger afin qu'elle ne fasse pas les frais de marchandages entre le Groupe Areva et l'État nigérien dans leurs négociations sur les conditions d'exploitation de l'uranium.

Nous appelons à une véritable concertation avec la société civile sur les enjeux de développement durable notamment les conséquences de l'extraction de l’uranium sur la contamination de l’environnement (les personnes, l'eau, les pâturages) et de manière générale les menaces qui
pèsent sur la vie des populations de cette région.

Nous appelons les associations amazighes, les organisations de défense des droits de l'Homme, les amis et sympathisants du peuple amazigh, à se mobiliser autour de la diaspora touarègue en France pour dire non au mépris et à l'injustice que subissent les Touaregs.

Nous alertons également l'opinion publique française et internationale sur le drame de la dépossession des Touaregs des richesses de leur sol et sous-sol au mépris du droit international et les graves conséquences écologiques de l'exploitation de l'uranium dont ils sont les premières
victimes.

Tous au rassemblement devant le siège de la société Areva
Samedi 20 décembre 2008 à 14h.
au 33, rue La Fayette, 75009 Paris
Métro : Le Peletier

Pour dire :

- Non à l’arrogance !
- Non au mépris et à l’injustice !
- Non au silence du gouvernement français sur la question touarègue au Niger !
- Oui à la liberté, à la dignité et à la justice pour le peuple Touareg !

Signataires de l’Appe l :

- Congrès Mondial Amazigh, contact : congres.mondial.amazigh@wanadoo.fr
- Temoust – Survie Touarègue, contact : temoust@hotmail.com
- Alhak-nakal (association de défense des droits du peuple autochtone de l'Aïr, Arlit, Niger)
- Menschenrechte 3000 e.V. (Droits de l'homme), Freiburg, Allemagne
- Association Culturelle Berbère IMAZIGHEN 44 contact as_myassa@yahoo.fr
- IPACC comité de coordination des peuple autochtones d’Afrique

lundi 15 décembre 2008

L' ANALYSE GEOPOLITIQUE SUR LE PEUPLE TOUAREG


Les Touaregs et leur territoireLes Touaregs constituent une branche du vaste ensemble berbérophone qui peuple une large partie de l'Afrique du Nord-Ouest (Maghreb, Sahara et Sahel). Leur nombre est estimé entre un million et un million et demi. Ils sont localisés dans le Sahara central et les confins sahéliens adjacents. Leur zone de peuplement traditionnelle s'étend sur près de 2,5 millions de km2, l'équivalent de l'Europe occidentale. Ils se répartissent de façon très inégale entre cinq États. 20'000 au nord du Burkina Faso, 30'000 en Libye, plus de 50'000 en Algérie, plus de 500'000 au Mali et plus de 700'000 au Niger. Les quatre cinquième des populations touarègues se concentre dans la partie septentrionales de ces deux derniers États (le massif de l'Aïr, l'Azaouak et le désert du Ténéré au Niger, l'Adrar des Ifôhgas et l'erg de l'Azaouâd au Mali). Le reste se trouve surtout dans le Tassili n'Ajjer et le Hoggar en Algérie. Le peuple touareg représente moins d'un dixième de la population du Niger et du Mali (pour chacun de ces États : un peu moins de 11 millions d'habitants pour environ 1'250'000 km2).Mis à part la présence d'oasis, la majeure partie du Sahara central est formée de vastes étendues plus ou moins plates (les regs) qui sont couvertes de cailloux. Les ensembles dunaires (les ergs), en dépit de leur célébrité photogénique, occupent des surfaces moindres.Le Sahara n'a jamais été une barrière entre le nord et le sud de l'Afrique, mais a toujours été parcouru par des caravanes chamelières. Cependant, les troupeaux, même de dromadaires, ne peuvent pas vivre en permanence dans le vrai désert, en raison de la rareté de la végétation. Aujourd'hui, les caravanes chamelières sont de plus en plus remplacées par le transport en camions.Le Sahara central a peu de centres urbains : Ghât en Libye, Tamanrasset en Algérie, Kidal au Mali et Agadez au Niger. Cette dernière est la cité la plus importante de toutes avec ses 35'000 habitants suivie de près par sa voisine Arlit, la cité de l'uranium (30'000 habitants). Les pasteurs nomades et leurs troupeaux se trouvent surtout dans les steppes à la périphérie du désert, au nord et au sud du Sahara. Aujourd'hui, ce sont essentiellement des sédentaires qui forment la population du désert.La société touarègueL'espace touareg est le théâtre depuis le début de la décennie 90 d'une lutte armée opposant une minorité d'activistes aux autorités de Niamey (Niger) et de Bamako (Mali). Ces dernières, soucieuses de préserver leur intégrité territoriale, souhaitent assimiler leurs concitoyens d'origine touarègue au sein de leur communauté nationale, quitte pour cela à les acculturer et à modifier profondément leurs modes de vie.Répartis sur d'immenses territoires, les Touaregs n'en ont pas moins conservé un fort sentiment d'appartenance communautaire. Celui-ci repose en tout premier lieu sur la langue, le tamasheq, écrite dans un alphabet particulier, le tifinagh. L'autre facteur d'unité est incarné par l'islam. Il est pratiqué par les Touaregs de manière très tempérée et accorde une large place aux femmes au sein d'une société qui, par ailleurs, pratique la monogamie et la filiation matrilinéaire. Mais l'unité découlant de la langue et de la religion ne doit pas occulter l'existence d'une multitude de segmentations tribale, sociale et ethnique, donnant à la société touarègue un aspect fortement hiérarchisé et composite.Les Touaregs sont organisés en huit entités politiques que l'administration coloniale française baptisa "confédérations", terme toujours utilisé. Constituée d'un ensemble de tribus, chaque confédération est identifiée par le nom du territoire dont elle a le contrôle et dans lequel les populations nomadisent. Ces confédérations sont loin de présenter un front uni. Alors que certains chercheurs privilégient la thèse de l'unité du monde touareg, les autres constatent, au contraire, son morcellement en ensembles concurrents. Les matériaux historiques disponibles montrent en effet que la rivalité est une donnée fondamentale des relations entre confédérations.Au sein des tribus (avant les récents bouleversements induits par la colonisation, la modernité et la sédentarisation forcée), chaque individu occupe un rang social précis : nobles, lettrés, hommes libres et vassaux, artisans, esclaves libérées, esclaves. A cela s'ajoute une dimension ethnique, en raison de l'existence de Touaregs à la peau « blanche », aux statuts sociaux élevés, et de Touaregs à la peau noire, descendants d'esclaves.A ces différenciations traditionnelles s'est superposée depuis le début des années 60 l'appartenance nationale, laquelle conditionne de manière très variable le vécu quotidien des populations réparties entre les cinq États issus de la décolonisation. Ce fait national, longtemps considéré comme plaqué artificiellement sur des populations nomades habituées à se jouer des frontières, a empêché que se constitue un mouvement touareg unifié.Cependant, l'enracinement tribal et régional constitue l'élément prépondérant de chaque mouvement. De ce fait, la scène insurrectionnelle touarègue n'a cessé de s'émietter à la suite de querelles fratricides : quatre mouvements défendent la cause touarègue au Mali (regroupés à l'origine en 1992 au sein des MFUA : Mouvements et Fronts unifiés de l'Azaouâd), tandis qu'au Niger, la rébellion a connu des scissions à répétition, passant d'un mouvement unique en 1991 (FLAA : Front de libération de l'Aïr et de l'Azaouak) à huit mouvements distincts en 1996.Le choc de la colonisation françaiseL'image des Touaregs est aujourd'hui encore très largement tributaire de l'héritage colonial français (à l'exception des Touaregs de Libye, anciennement sous domination italienne). Les « homme libres », comme ils s'appellent eux-mêmes, sont perçus de façon contradictoire : fiers, rebelles, chevaleresques et, en même temps, pillards et esclavagistes. Ils sont réputés pour être réfractaires à toute tentative extérieure de mise en ordre, politique et économique. Célèbres pour leurs rezzous (pluriel de razzia) contre les populations sédentaires qu'ils pillaient, voire soumettaient à l'esclavage, avant de les assimiler culturellement, les Touaregs ne répugnaient guère à s'entredéchirer, la lutte pour assurer la survie de la communauté dans un milieu aux ressources rares primant sur la solidarité entre tribus. Ce mode de vie des « seigneurs du désert », aux aspects parfois choquants, a été complètement remis en cause à la suite d'une série de chocs qui se sont succédés depuis la fin du XIXe siècle.La conquête française et, dans une moindre mesure, italienne de l'espace saharien, a entraîné une première altération du fonctionnement de la société touarègue. Les tentatives de résistance à l'ordre colonial (1916-17) ont été écrasées dans le sang, décimant durablement l'aristocratie guerrière, affaiblissant le poids des chefferies traditionnelles et rompant le fragile équilibre des mécanismes sociaux internes. Toutefois, les colonisateurs français ne cherchèrent pas à remettre en cause la suprématie traditionnelle des Touaregs vis-à-vis des ethnies voisines, et éprouvèrent même une réelle sympathie en faveur des « hommes bleus ».Une fois les différentes confédérations défaites et soumises, les Français se contentèrent d'exercer un contrôle relativement lâche, en s'efforçant de perturber le moins possible l'organisation sociale touarègue (la volonté de contrôle des officiers méharistes français se doublait d'une fascination pour un peuple et un mode de vie en totale harmonie avec un environnement rude et exigeant, fascination qui n'est pas étrangère, du reste, à l'attrait touristique qu'offre aujourd'hui le Sahara). Mais la colonisation va inexorablement faire son oeuvre : affaiblissement des grandes confédérations, relâchement des réseaux communautaires, fragilisation de l'économie pastorale par le jeu des contraintes administratives, déclin régulier du trafic caravanier.Le choc des indépendancesLa décolonisation intervenue au début des années 60 se traduit, pour les Touaregs du Niger et du Mali, par l'inversion des rapports dominants/dominés puisque, dans ces deux pays, le contrôle des appareils d'État revient à des ethnies négro-africaines sédentaires. Les anciens « razziés » vont pouvoir assouvir une vengeance historique à l'encontre de leurs « razzieurs ». Autrement dit, la mise à l'écart des Touaregs constitue une sorte une revanche des anciens esclaves noirs contre leurs maîtres.Cet antagonisme historique (conflits entre populations nomades et sédentaires) ajouté à la logique centralisatrice des nouveaux États souverains va avoir pour effet d'écarteler et de marginaliser les Touaregs. Cette nouvelle situation va les forcer à s'inscrire dans des cadres frontaliers "nationaux", totalement étrangers à leur vision du monde et de l'espace. Dans cette perspective, les Touaregs, nomades, à l'écart des activités économiques et peu respectueux des contraintes administratives, sont perçus négativement, car difficilement contrôlables.S'estimant marginalisés à la fois politiquement et économiquement, les Touaregs refusent de devenir des citoyens de seconde zone et esquissent un début de lutte armée contre leurs nouveaux maîtres dès les années 1961-63 au Niger et au Mali, tentatives rapidement résorbées.Comme les élites qui héritent des commandes de l'État postcolonial sont issues des populations sédentaires, leur projet de société exclut d'emblée les préoccupations des nomades. Ainsi, les décisions politiques et économiques sont prise dans le sud, loin des zones de peuplement touarègues. Par conséquent, les Touaregs sont, à quelques exceptions près, exclus du partage du pouvoir.En raison du fractionnement de l'espace saharien, l'économie traditionnelle touarègue va survivre très difficilement à l'instauration de frontières de plus en plus étanches et à la mise en place d'administrations nationales (douane, fisc, police), largement dominées par les ethnies sudistes négro-africaines, qui ne vont avoir de cesse de contrarier les déplacements transfrontaliers. Les zones touarègues vont alors être prises entre deux maux : soit elles seront marginalisées (le pouvoir central n'engagera aucun projet de développement en faveur des populations qui sont laissées à l'abandon et à la misère : attitude adoptée par les autorités nigériennes jusqu'au grave incident de Tchin Tabaraden en 1990), soit elles seront soumises à une politique volontariste visant à « nationaliser » les populations nomades en les sédentarisant par tous les moyens, y compris les plus coercitifs (cette attitude de discrimination ethnique se retrouvera plus volontiers au Mali et surtout en Libye et en Algérie). Dans les deux cas, actions ou inactions gouvernementales vont susciter frustrations et rancoeurs.A cela s'ajoute l'attitude de l'ancienne métropole : lorsque les Français s'installèrent à Arlit en 1971 (à 275 km au nord-ouest de l'oasis d'Agadès au Niger) pour exploiter un des plus grands gisements d'uranium de la planète, ils n'hésitent pas à faire « monter » des « Sudistes » pour extraire le minerai. Les Touaregs en ressentiront une grande amertume d'autant que les retombées financières seront, pour eux, dérisoires. Possible source de revenus pour un peuple paupérisé et déstabilisé par les sécheresses, le partage des royalties sera au coeur des revendications des mouvements rebelles, mais la chute récente des cours mondiaux de l'uranium en a fortement dévalué l'intérêt.Le choc de la modernitéL'irruption de la modernité dans l'espace saharien va déstabiliser les modes de vie traditionnels : les camions, accessoire indispensable du commerce transsaharien moderne, vont entraîner le déclin irrémédiable des grandes caravanes chamelières et de l'élevage du dromadaire, les deux piliers de l'économie touarègue de jadis.Le choc des sécheressesSur la crise économique et un contexte politique défavorable vont se greffer les effets de la sécheresse dans les décennies 70 et 80. La mémoire collective touarègue conserve le souvenir de la terrible sécheresse qui affecta l'Aïr en 1913, provoquant famine et désolation. Les effets dramatiques de celle de 1969-1974 amorcent une prise de conscience en Occident. La dernière en date se situe dans la période 1981-1985. Comparable par sa rigueur à celle de 1913, elle consomme la déchirure du tissu social touareg, provoquant notamment un exode massif des jeunes.Une grande partie du cheptel est anéanti, ce qui entraîne un effondrement irrémédiable de l'économie traditionnelle. Pour de nombreux éleveurs ruinés, la seule alternative sera de migrer. Si certains iront s'entasser dans les bidonvilles des grandes métropoles comme Niamey, Bamako, Dakar ou Lagos, la plupart préféreront s'exiler vers l'Algérie et surtout la Libye, attirés par sa prospérité pétrolière et les discours pansahariens du colonel Kadhafi. Ces exilés vont former les gros bataillons de la Légion islamique. Cette formation créée par le colonel Kadhafi à la fin des années 70 a servi de matrice à de nombreux mouvements insurrectionnels dans toute la bande sahélienne. Constituée pour servir d'auxiliaire à l'armée libyenne et de fer de lance à la politique expansionniste du colonel Kadhafi, cette Légion a été principalement engagée au Tchad. Près de 5'000 Touaregs ont combattu à un moment ou à un autre en son sein. D'autres Touaregs vont rejoindre à la même période les rangs du Front Polisario qui défend la cause des Sahraouis du Sahara occidental face à l'État du Maroc.Le choc du retourA la fin des années 80, la fin de la guerre froide et le retournement de la conjoncture pétrolière (forte baisse des cours) vont conduire à un ralentissement des conflits tchadien et saharien et à une dégradation de la situation économiques et sociale en Algérie et en Libye. Dans ce nouveau contexte, Alger et Tripoli décident de s'alléger de la présence des Touaregs, devenue désormais un fardeau. Nombre de Touaregs sont donc incités, ou forcés, à regagner leurs zones d'origine au Niger et au Mali. 20'000 personnes rentrent ainsi avec armes et bagages et vont rompre le fragile équilibre de ces régions pauvres et marginalisées. Ce retour entraîne une vague d'agitation et d'insécurité. Un mouvement de contestation politique à l'encontre des pouvoirs centraux lointains se développe. Le basculement dans la violence armée s'opère de manière quasi simultanée au printemps 1990 au Mali et au Niger : au massacre de Tchin Tabaraden commis le 7 mai 1990 par l'armée nigérienne contre des Touaregs répond l'attaque, le 29 juin suivant, de la localité de Ménaka par des Touaregs maliens. Le cercle vicieux insurrection-répression est lancé. Les Fronts armés touaregs vont désormais se multiplier.La représentativité des mouvementsOutre l'absence d'une idéologie fédératrice, susceptible de transcender leur lutte, la dizaine de factions armées touarègues est handicapée par l'absence de chefs charismatiques indiscutables. Leurs chefs, loin d'incarner l'espoir d'un peuple, apparaissent plutôt comme de petits entrepreneurs militaires, bien enracinés localement mais incapables de fédérer au-delà de leur fief ou de leur tribu. Ce sont pour la plupart d'anciens déserteurs, des fonctionnaires en rupture de ban ou des étudiants ayant abandonné leurs études en cours de route. Leurs troupes sont composées de compagnons d'armes ayant eu le même parcours qu'eux, mais aussi de jeunes désoeuvrés et d'adultes ayant perdu leurs troupeaux à la suite des sécheresses à répétition de la décennie 80.Ces chefs ont fréquemment acquis leur expérience militaire dans les rangs du Front Polisario ou au sein de la Légion islamique. 1'200 vétérans de cette légion auraient poursuivi leurs activités martiales au sein des différents Fronts touaregs.Pragmatiques et opportunistes, ces chefs de guerre sont susceptibles de revirement spectaculaire, à condition que le camp d'en face soit capable d'y mettre le prix. Leur légitimité au sein de la communauté touarègue est ainsi sujette à caution. D'autant que seule une fraction minoritaire des Touaregs est favorable à la lutte armée. Nombreux sont ceux qui estiment pouvoir obtenir satisfaction de leurs revendications autrement qu'en empruntant la voie des armes. Ils pensent arriver à leur fin en combinant résistance passive à l'encontre des pouvoirs centraux et participation au débat démocratique quand cela est possible (par exemple, deux partis politiques à recrutement fortement touareg sont intégrés au jeu politique nigérien ; de plus, l'État nigérien a toujours compté en son sein au moins un ministre touareg).Une guérilla des sablesDans ce type de conflit, s'étendant sur de vastes étendues désertiques, la mobilité constitue le facteur primordial : il faut frapper fort et se retirer rapidement, en esquivant le contact avec l'ennemi et en refusant toute guerre de positions. Équipés de véhicules 4 x 4 et d'armes légères en quantité, les Fronts touaregs ont multiplié depuis 1990 les opérations de harcèlement contre les symboles et les représentants des pouvoirs centraux maliens et nigériens. De telles opérations ont été la plupart du temps de faible envergure. Il est rare qu'elles aient mobilisé plus d'une centaine de combattants simultanément. Le quotidien de ces attaques est fait de raids surprises contre des localités, brièvement investies, contre des bâtiments officiels ou contre des infrastructures « stratégiques » (par exemple, les sites miniers d'Arlit) et d'embuscades contre des convois, autant civils que militaires. C'est ce qui explique que, bien souvent, la frontière est des plus ténues entre actions militaires et actes de banditisme.En réaction, les armées nationales, mal équipées et mal préparées à intervenir dans des zones désertiques et montagneuses, n'ont pu s'empêcher de commettre des exactions contre les populations civiles suspectées de soutenir les rebelles (opérations de ratissage, actions de représailles contre les campements nomades, multiples arrestations).Le bilan humainEn raison de la non-utilisation d'armes lourdes et de la pauvreté des moyens militaires déployés par chaque camp, le nombre des victimes provoquées par ces insurrections est relativement faible, du moins à l'aune d'autres conflits intraétatiques africains contemporains (Rwanda, Burundi, Congo, Angola, Soudan, etc.). Officiellement, le bilan de l'insurrection s'établirait aux alentours de 150 morts au Niger, entre 1990 et 1995. Mais ce chiffre est totalement sous-estimé. En additionnant le nombre des victimes directes des combats, des représailles de l'armée et des affrontements ethniques, on approche du seuil du millier de mort. Au Mali, le nombre des victimes est plus important, l'année 1994 y ayant été particulièrement sanglante. Le nombre d'environ 5'000 victimes pourrait être considéré ici comme réaliste.La recherche d'une solution politiqueAu Mali, après avoir entamé à partir de novembre 1994 un dialogue prometteur avec les autorités maliennes qui aboutira a une série d'accords de paix en 1995, les différents Fronts touaregs cesseront aussi leurs luttes fratricides.Un ambitieux plan de paix va être élaboré. Il comprend trois grands chapitres :1. La réinsertion de 1'500 anciens combattants au sein des corps en uniforme de la fonction publique (armée, gendarmerie, garde nationale, police, douane, service des eaux et forêts), tandis que plus de 9'000 autres pourront bénéficier du Programme d'appui à la réinsertion des ex-combattants (mis en oeuvre par le programme des Nations unies pour le développement) et destiné à leur permettre de se reconvertir dans des projets socio-économiques de leur choix (dans le secteur de l'agriculture, de l'élevage, de l'artisanat, du commerce) dans le but de redynamiser l'économie des régions septentrionales.2. Le retour des réfugiés ayant fui à l'étranger au gré des combats (160 à 170'000 personnes) grâce à l'action du HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés).3. La restauration de la sécurité avec le soutien de la France : le retrait de l'armée du nord-Mali a été compensé par le déploiement d'unité « mixtes » (comprenant d'anciens rebelles).Le déroulement satisfaisant du plan de paix, ces dernières années, a été complété par une meilleure participation de la minorité touarègue à la vie politique malienne (cette communauté disposait à partir de 1998 d'un ministre en charge de l'Environnement et de neuf députés).Le déroulement de la crise touarègue au Niger présente de grandes similitudes avec celle du Mali. Toutefois, même si elle a été beaucoup moins meurtrière, elle a plus de mal à se résoudre en raison d'un mélange ethniques plus complexe, rendant difficile la délimitation d'un « pays touareg » ethniquement homogène. De plus, la proximité de la Libye et les aléas de sa politique n'a pas arrangé les choses.Le 9 octobre 1994, l'accord de Ouagadougou affirme le caractère indivisible du Niger, mettant un terme aux aspirations fédéralistes, voire indépendantistes, des Touaregs, en contrepartie de quoi le gouvernement s'est engagé à faire adopter une loi de décentralisation (répartition des ressources, en particulier les royalties tirées des mines d'uranium d'Arlit, modalités de démobilisation des combattants et de leur intégration au sein de l'administration, amnistie, etc.). Le plan est en cours. Il prévoit la démobilisation de 8'000 combattants touaregs, dont près de 6'000 doivent être intégrés dans le secteur public (armée, gendarmerie, police, douane, services des eaux et forêts ou stage de formation professionnelle) et la réinsertion de 20'000 réfugiés. Sur fond de sédentarisation et d'acculturation plus ou moins forcée, la mise en application de ce plan progresse lentement.La FranceEn tant qu'ancienne puissance coloniale saharienne, la France est liée par des accords de défense à Niamey et à Bamako. De plus, en sa qualité de principal partenaire économique et premier bailleur de fonds du Mali et du Niger, elle se doit de contribuer à leur stabilité politique. Le Niger recèle une importance supplémentaire aux yeux de Paris, puisqu'il possède d'importants gisements d'uranium (mines d'Arlit), d'où est extraite une bonne partie du minerai brûlé dans les centrales nucléaires françaises. Par conséquent, la France a multiplié les efforts de conciliation, dépêchant régulièrement diplomates ou émissaires des services secrets pour servir de médiateurs entre les Fronts rebelles et les autorités nationales. Avec un relatif succès puisque les crises nigérienne et malienne se sont apaisées depuis 1995.L'AlgérieElle abrite une importante diaspora, forte d'environ 60'000 personnes, originaires du Niger et surtout du Mali, ayant fui les fortes sécheresses qu'a connues le Sahel au cours des décennies 70-80. Cette réalité humaine a incité dès le début des crises touarègues les autorités d'Alger à suivre avec la plus grande attention l'évolution de la situation chez ses deux voisins méridionaux, son but étant d'étendre son influence diplomatique en direction de Niamey et de Bamako, et d'éviter un risque de contagion autonomiste touchant sa propre communauté touarègue. La diplomatie algérienne s'est de ce fait montrée très active lors de la conclusion des accords de paix autant au Mali qu'au Niger.La LibyeLa Libye a accueilli à bras ouverts au cours des décennies 70-80 une importante diaspora touarègue nigérienne et malienne, fuyant la sécheresse et la paupérisation. Le colonel Kadhafi aimait alors à se présenter comme le protecteur naturel des Touaregs et soutenait activement la création d'un grand État saharien. Il a contribué à la formation militaire de la plupart des cadres des Fronts touaregs actuels en les enrôlant au sein de sa Légion islamique. Mais après les avoir utilisés pour soutenir ses ambitions territoriales au Tchad, Kadhafi s'est assez brutalement débarrassé d'eux, au tournant des années 80-90, en les incitant plus que fortement à regagner leur pays d'origine. Ce brusque revirement s'explique par les difficultés politiques et économiques auxquelles a été confrontée la Libye à la suite de sa mise au ban des Nations par les pays occidentaux du fait de son implication dans le terrorisme international. En lâchant la Légion, Kadhafi donnait ainsi des gages de modération à la communauté internationale. Une autre explication à ce lâchage tient au fait que son pouvoir en Libye est contesté par des rivalités tribales, et que l'exemple des insurrections touarègues pouvait donner des idées à certaines tribus. Ceci expliquerait pourquoi la Libye s'était finalement ouvertement engagée aux côtés de l'État du Niger en lui fournissant des équipements militaires pour combattre les rébellions touarègues.Le texte ci-dessus a été élaboré à partir des sources suivantes :- Balencie, Jean-Marc. De La Grange, Arnaud. 1999 : « Mondes rebelles », Paris : éd. Michalon.- Lacoste, Yves. 1993 : « Dictionnaire de géopolitique », Paris : éd. Flammarion.- articles dans l'Encyclopaedia Universalis 2000- Veyrac, Jean Louis : « La lettre ethniste », n°4, 10 mars 2000 :http://www.ethnisme.ben-vautier.com/veyrac/veyrac4.html

Le peuple TOUAREG


Peuple de Liberté et de Tolérance,les Touaregs sont des habitants du vaste desert du Sahara. De culture berbère et de religion musulmane,l'origine des Touaregs suscite de nombreuses divergences et souvents d'interpretations infondées. Cependant il serait aisé de se focaliser sur les merveilles que nous revelent d'abord l'ecriture Tifinagh longtemps gravé sur les grottes des Addrars, et ensuite l'organisation socio-culturelle de ce peuple qui connut une civilisation assez riche pour se rendre compte que le Touareg est detenteur d'une grande richesse de civilisation.
Peuples fiers de nomades, les Touaregs se montrèrent au fil des siècles rebelles à tout mélange avec les ethnies qui les entourent : les arabes du Maghreb au nord, les"Noirs" d'Afrique au sud. Nommés ainsi par les Arabes, il faut dire que la réalité de leur culture est méconnue, sinon escamotée par certains clichés à saveur exotique colportés par les voyageurs européens qui viennent découvrir le désert.Certains historiens arabes les disent descendre des tribus berbères refoulées dans le désert par les invasions des Beni Maqil au 11 ème Siècle. Quant à Léon l' Africain, il fixe leur migration vers le sud, l' Aïr au 14 ème siècle, migration les entraînant jusqu'à la boucle du Niger, à Tombouctou et à Gao, pour s'imposer enfin au Mali vers le 15ème Siècle. Mais les ecritures gravées sur les montagnes de l'Adrar et les etudes archeologiques nous montrent que l'homme bleu a habité le desert depuis des millenaires.
Au début de l'expansion coloniale, les Touaregs sont sollicités par certains explorateurs européens qui essayèrent d'entrer en contact avec eux pour conclure des traités commerciaux. C'était sans compter avec le caractère brave et rebelle de ces hommes réputés porter un long voile sur le visage (le litham) pour se prémunir contre les sables du vent, ils barrèrent farouchement la route à tous ceux qui voulaient contre leur gré traverser le Sahara, d'où le massacre de la division Flatters, en 1880, de sorte que la conquête du Sahara centrale, bastion des Touaregs, par les armées coloniales ne fut pas entreprise aisée. Les militaires français durent convenir qu'ils avaient affaire à une armée de guerriers courageux et bien organisée, de sorte que lors du partage de l'Afrique au début du 20ème siècle, le Sahara fut la dernière région conquise par les colonisateurs. Mais lances et sabres durent finalement se plier devant la supériorité des armes à feu.
Il faut dire que les Touaregs vivent une situation complexe depuis l'avènement de la "frontièrisation" et de l'amoncellement du territoire touareg entre divers pays dont le Mali, le Niger, l'Algerie et la libye. Cela a sa part grandiose dans le dépérissement de la grandeur de ce peuple reputé autrefois comme etant "le MAITRE du desert".
Il serait cependant aisé d'attendre nos braves historiens et nos futures sociologues pour nous elucider d'avantage sur cette complexité, ses causes et ses remedes. Toutefois point n'est besoin d'etre encyclopédique pour se rendre compte qu'il ya une grande marge de travail et d'engagement qui s'imposent comme impératif de vie et de dignité pour la jeunesse Touareg!
Le peuple a assez dormi, il est temps de se reveiller et de s'eveiller pour que notre Toumast reste grandiose et que nos soeurs et frères puissent etre confiants vis à vis de leur destin.

 

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