Dans le travail d'écriture autant que de peinture que je mène depuis près de vingt ans, mon objectif a été de tenter de dépasser le pouvoir clos des mots, des signes et des représentations. Sur le plan graphique, ma démarche est partie d'un outil hérité de mes ancêtres, les signes tifinagh (alphabet touareg) dont je m'empare pour les pousser au bout de leur trajectoire, que je détourne, décompose et recompose pour les remettre en mouvement . C'est cela que j'ai appelé la « furigraphie », furieuse comme le cri de rage qui fait voler en éclat les barrières, les entraves et les immobilismes les plus fossilisés. La furigraphie est un moyen de sortir de soi, d'arriver à un surnomadisme hors d'un temps et d'un espace confisqués, de dessiner un soi multiple et insaisissable, doué d'ubiquité. C'est une tentative pour dépasser les contraintes, les contradictions et l'écartèlement entre passé, présent et futur, entre intérieur et extérieur, entre soi et les autres. Et l'horizon n'est pas seulement devant nous, il est aussi celui qui nous épaule et que nous halons. Il faut faire fusionner ces horizons, les malaxer et les réinventer, fabriquer les passerelles de paraboles et de paradoxes pour obtenir un tissage inédit. Pour moi, voici la force même de la poésie et de l'art. Recycler en surnomadisme le nomadisme exclu de son espace et de son temps... »
Les frontières politiques actuelles, héritées de la colonisation, ont artificiellement découpé le territoire touareg en plusieurs parties intégrées à cinq pays différents : l’Algérie, le Niger, le Mali, la Libye et le Burkina Faso. Le pays touareg se définit par une communauté culturelle qui noue ses liens identitaires autour d’une langue, et sur la base d’une organisation familiale, sociale et politique.
dimanche 16 août 2009
Furigraphie :Mots et gestes d'un poète et peintre touareg, Hawad
Publié par mouvement de la jeunesse touaregue pour la justice et le developpement à 01:03
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