M.N.A : 2010 dans l’Azawad (Nord du Mali) L’année du chaos sécuritaire, politique, économique et climatique
Face aux crises successives dans la région de lAzawad et à la nécessité d’y trouver des solutions, le Mouvement National de l’Azawad (M.N.A) a été jugé comme étant l’entité la plus pertinente pour répondre politiquement aux besoins et aux préoccupations du peuple Azawadi. Le Mouvement National de l’Azawad, né le 01 novembre 2010 à Tinbouctou, affirme que le peuple de l’Azawad, dans sa diversité, défend et valorise le dialogue participatif et l’écoute afin d’atteindre ses objectifs légitimes et de recouvrir tous ses droits historiques spoliés.
En réalité, il ne saurait y avoir de solution objective et durable au sous-développement ni aux problèmes sécuritaires, encore moins de réels projets de société, sans que la gestion de tous ces problèmes ne reviennent entre les mains des intéressés, les azawadiens, qui sont les premiers a être affectés, ceci non seulement pour l’intérêt de l’Azawad, mais aussi pour l’intérêt de la communauté sous régionale et internationale.
Par ce communiqué, le M.N.A souhaite affirmer le retour des Azawadiens au premier plan dans la gestion totale de leurs affaires et trouver une solution définitive aux problèmes de leur région, qu’ils soient économiques, politiques ou sécuritaires, mais en rappelant que ceci ne saura se faire qu’en restituant aux azawadiens leur terre ainsi que sa gestion complète.
L’Azawad connait depuis quelques années une crise inédite liées aux conséquences des aléas climatiques, de l’immensité de la région incontrôlée, qui passe en devenir d’être le théâtre des opérations de criminalité de tous genre, en complicité avec des dignitaires du pouvoir centralisé Malien.sur ces terres ancestrales.
Nous dénonçons avec rigueur l’amalgame qui s’opère entre notre peuple et AQMI ainsi que ce qu’il en résulte.
Le cas de l’enlèvement de Michel Germaneau en est un exemple des plus symptomatiques : Le 19 avril 2010 cet humanitaire français est enlevé au Niger, puis détenu au Mali où il sera exécuté le 25 juillet 2010, trois jours après un raid franco-mauritanien contre une unité d’AQMI. Depuis sa mort, la presse française entretient la confusion totale et des amalgames répétés entre islamistes, intégristes, rebelles, tribus Touarègues, etc. Pour exemple, le journal français Le Monde a publié le 27 juillet 2010 un article accusant directement « le peuple touareg de soutenir les terroristes d’AQMI, de les héberger dans leurs campements et d’avoir ainsi pris part directement ou indirectement à la mort de Michel Germaneau. » Nous serions plutôt tentés de parler de la désinformation sur la question de sécurité dans l’Azawad .
Pour preuve, l'assassinat par l’AQMI de Sidi Mohamed Ag Acherif, le 12 Aout 2010 après celui du colonel Lamine ould Bou officier de la sécurité malienne dans son domicile à Tinbouctou en juillet 2009, fut à peine relayé par le pouvoir malien et encore moins par les médias internationaux. L’opposition du peuple de l’Azawad aux agissements d’AQMI ne date pas d'aujourd’hui. On note l’opération anti-terroriste lancée par la rébellion Touarègue en 2006 et qui s’était soldée par la mort d’Abou Haoula, une des têtes de cette organisation.
Nous témoignons de l’inquiétude des populations Azawadis surtout nomades vivant de la transhumance face aux conséquences pour la région saharienne suite à l’enlèvement au Niger, le 16 septembre 2010, de sept personnes travaillant pour le groupe Areva et la société Satom (Vinci), dont cinq ressortissants français, détenus sur le territoire de l’Azawad. Nous avons en mémoire le raid mené par l’armée mauritanienne en septembre 2010 près de Tinbouctou sur le territoire de l’Azawadi dans le contexte d’une offensive contre AQMI, qui a couté la vie a deux femmes et fait de nombreux blessés, le débarquement des troupes françaises à Ménaka (à 350 kilomètres a l’est de Gao), pour y mener l'assaut donné par les forces "françaises et nigériennes" s’est soldé par la mort des deux otages français pour qui nous avons une pensée. Toutes ces interventions ont eu lieu après une autorisation, qu’a donnée le président malien Amadou Toumani Toure, a quiconque voulant pénétrer le territoire Azawadien sous prétexte de lutter contre ce qu’il appel le terrorisme.
De plus, ces activités criminelles d’envergure internationale se font au vu et au su des autorités maliennes et dont l’Azawad paye les conséquences car elles jettent le discrédit sur toute cette région et ses communautés. A titre d’exemple est a noté le débarquement des tonnes de drogues d’un Boeing 727 dont l’épave avait été retrouvée en plein désert en novembre 2009 à Tarkint dans la région de Gao. Des convois de drogue escortés par des agents des forces de l’ordre maliennes, trafiquent des stupéfiants et des émigrés sous les yeux de tous, pour ne citer que cella, voici des témoignages de l’implication directe et de la participation du gouvernement malien dans tous ce chaos.
Tout ceci expose les peuples nomades à un danger sans précédent en plus de celui qu’ils connaissent depuis longtemps avec le gouvernement central malien. Ces populations sont entre le marteau et l’enclume. Pour toutes ces parties, elles ne sont que des proies faciles à exploiter, à accuser, à manipuler et à exécuter sans motifs comme en témoigne l’assassinat crapuleux et sauvage du Commandant Barka Cheikh et Mohamed AG Mossa à Kidal le 11 avril 2008 et des crimes dont jamais ni enquête menées, et ni famille consolées. L’histoire de l’Azawad en retient de ces crimes organisés.
En effet, pour certains, les Kel Tamasheq (Touareg) ne sont que des complices coopérants avec les islamistes, et pour l’AQMI, ils ne sont des associés des pouvoirs centraux. Leur désaccord fut manifesté avec les activités terroristes comme en témoigne un reportage de la chaine de télévision France24 en janvier 2008 dans lequel le chef de la rébellion Touarègue, Ibrahim Ag Bahanga déclare : « Nous n’avons pas de contacts avec ces gens là, c’est une campagne mensongère de la part du gouvernement malien pour porter préjudice aux Touaregs ». Egalement, Anne Saint Girons dans un article paru le 30/11/2010 dans le Monde: « Menés par l'appât du gain, les rescapés du GSPC se sont créés, grâce aux conditions géopolitiques particulières à la région sahélo-saharienne, un juteux fromage. Seuls les Touaregs seraient en mesure de les en chasser, d'autant que, de l'avis des experts, ils ne seraient que quelques centaines à tenir la zone. Il y faudrait une volonté politique locale qui n'existe pas et, surtout, l'abstention des puissances occidentales dont l'intervention ne ferait que renforcer leurs rangs. ».
Quand au mode de vie, la région saharienne souffre des variations climatiques avec l’avancée de la désertification qui perturbe et les hommes et leur mode de vie. L’Azawad a vécu, en 2010, l’une des plus grandes sécheresses de son histoire rappelant tristement celles des années 1973 et de 1985. Faisant des dizaines de morts parmi lesquels des enfants et des femmes ayant succombés à la soif et à la famine, des milliers de têtes de cheptel décimées par la sécheresse. De nombreuses familles se sont retrouvées appauvries par cette crise et sans aucun secours. N’ayant plus d’autres sources de revenues, beaucoup de ces familles ont été contraintes à l’exil. Encore une fois, face à cette crise majeure, la population de l’Azawad n’a pu que constater le manque de réaction des autorités nationales et l’indifférence de la classe politique malienne face à leurs malheurs.
L’accroissement des inégalités et de la pauvreté, l’exacerbation des frustrations identitaires, le contexte de violence et de suspicions généralisées à l’encontre du peuple de l’Azawad fait le terreau du pouvoir malien. Les azawadiens s’inquiètent de l’absence de prises en compte des ces problématiques et commencent a s’interroger sur le rôle des organisations des droits de l’homme, des médias et sur la cause du silence de la part de la communauté internationale face aux risques de disparition d’un peuple.
A la suite de ce qui a été dit, le MNA déclare :
• Dénonce totalement toute forme de terrorisme qu’il provient de groupe d’individus ou Etatique, de même, le terrain d’échange et de transaction des otages qu’a fait le Mali de l’Azawad, comme moyen de financement du gouvernement malien pendant que les azawadiens ne gagnent que le déshonneur en salissant le nom de leur terre.
• Dénonce toute intervention de toute nature sur le territoire azawadien qui ne cause que plus de conflits et encourage des actes terroristes dont seuls les azawadiens récoltent les conséquences.
• il n’y a point de plus cher sur le territoire azawadiens que l’âme d’un azawadien, cependent les azawadiens refusent d’être le prix de quiconque a part d’eux-mêmes car ils ne sont la cause du malheur de personne et expriment leur sympathie à tous ceux qui ont perdus leurs proches suite aux actes terroristes ou aux guerres.
• Nous lançons un appel solennel à la communauté internationale d’agir en prenant en compte et en respectant la vision des azawadiens en vue d’une résolution définitive de cette question jusqu’ici sans solution, dans l’intérêt du maintien de la paix et de la stabilité dans cette grande région du Sahara. Il en va de l’avenir de notre peuple.
• Afin de parvenir à une garantie sûre, il est primordial et indispensable que l’ensemble de la communauté internationale reconnaisse le droit à l’autodétermination du peuple de l’Azawad.
Le M.N.A, considère le respect de son point de vue, sur ce qui concerne la résolution des conflits Mali-Azawad qui dure depuis 50 ans et des problèmes actuels qui en sont les conséquences, un point crucial pour atteindre une solution finale aux problèmes qui affectent les Azawadiens ainsi que la communauté régionale et internationale
Ougasstan AG Ahmed
Chargé de communication
Tel : +223 70225491
www.mnamov.net
Les frontières politiques actuelles, héritées de la colonisation, ont artificiellement découpé le territoire touareg en plusieurs parties intégrées à cinq pays différents : l’Algérie, le Niger, le Mali, la Libye et le Burkina Faso. Le pays touareg se définit par une communauté culturelle qui noue ses liens identitaires autour d’une langue, et sur la base d’une organisation familiale, sociale et politique.
jeudi 20 janvier 2011
communiqué de presse du M.N.A
Publié par mouvement de la jeunesse touaregue pour la justice et le developpement à 16:06
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